Avant l’apparition et le développement de la mécanisation de l’agriculture, l’ensemble des travaux s’effectuaient manuellement. Pour la
culture de ses terres, l’hortillon avait à sa disposition tout un lot d’outils adaptés à des fonctions précises et que nos jardiniers contemporains ont gardés : La bêche (le louchet des
hortillons), la fourche en fer (ou fourchet.), les râteaux, la ratissoire (ou binette), la houe. Le faucillon (vieille faucille) qu’on emploie pour les sarclages, le petit louchet qui s’emploie
dans les défoncements très profonds lorsqu’on a affaire à un sol tourbeux, le plantoir (qui sert à repiquer les jeunes plants)
Nous ajouterons deux outils spécifiques : la faucarde et la grippe (sorte de rateau) qui servent respectivement à couper les herbes et
les plantes aquatiques au fond de l’eau et sur le bord des terres, puis la drague pour prélever la vase de l’eau (Source : Th. Rattel, 1890)
L’hortillon utiliserait peu le cordeau, ne pratiquant guère les semis en lignes (qui, cependant, sans diminuer la production, permettent de
sarcler plus facilement, avec une économie de temps, et donc d’argent).
Plusieurs inventaires précis, dressés après le décès d’hortillons* sont conservés dans les services des archives départementales et
municipales comme celui d’un hortillon* ayant vécu à la fin du XVIIIème siècle, Nicolas Porcher. Outre une description de tous ses meubles et papiers personnels, nous trouvons une estimation
« des grains et légumes et outils à usage d’hortillon » parmi lesquels 2 avirons* et 4 perches, une pique, 7 fourches, 3 arrosoirs, 3 louchets, 86 mannes d’osier*, 2 bateaux… (document
daté des 6-7 mars 1772 conservé aux A.D.S., Cote 1 B 2572, n° 24 à 36)