B. BREART. LES HORTILLONNAGES

                                                 Dernière mise à jour de cette page: 5 septembre  2025

SOMMAIRE DE LA PAGE

- Un projet de règlementation portant sur la navigation...

- Informations

- Pour mémoire; Il y a 40 ans !

 


Un règlement portant sur la CIRCULATION sur nos rieux. Un arrêté préfectoral contesté validant une UTILISATION COMMERCIALE de ces rieux !   Suite


Tentons de sauver nos Hortillonnages 

Favorable à la multiplication des offres de promenades en barques par de nouveaux prestataires associatifs et surtout privés, validant le développement d'activités commerciales au coeur des Hortillonnages, la préfecture de la Somme s'apprête à prendre un arrêté préfectoral portant sur la réglementation de la navigation sur les canaux d'hortillonnages. Une occasion manquée d'éviter la surfréquentation du site (plus de 200 000 visiteurs !) en contrôlant et en limitant ces activités mercantiles

Défendons un tourisme intelligent, soucieux de la préservation de nos sites historiques et environnementaux !

 

MOBILISEZ-VOUS...

 


Dans le souci de préserver, sécuriser et assurer une gestion durable des Hortillonnages d’Amiens, un projet d

e Règlement Particulier de Police (RPP) a été soumis à la consultation du public du 18 avril 2025 au 19 mai permettant de recueillir plus de 500 contributions.

A l’issue de cette phase de concertation, en concertation avec les élus concernés, le préfet de la Somme a arrêté ce 6 juin 2025 le Règlement Particulier de Police des hortillonnages. Il prévoit les dispositions suivantes :

La navigation est autorisée du 1er avril au 31 octobre de 10h à 19h et du 1er novembre au 31 mars de 10h à 16h ;

Durant ces périodes les activités sportives et de loisirs tel que le kayak et le canoë (non gonflable) sont possibles uniquement pour les personnes affiliées à un club reconnu (Boves ou Rivery) ou pour les propriétaires riverains ;

Les organisateurs d’excursions doivent respecter un intervalle de 5 minutes entre chaque départ.

Les scooters nautiques, les bateaux thermiques, la navigation à voile, les float-tubes, stand-up paddle, canoë kayak et pédalos sont interdits à la navigation.

La consultation du public a en outre permis de prendre en compte plusieurs contributions améliorant le texte initialement proposé :

La largeur autorisée des barques a été étendue à 2,00 mètres, contre 1,80 mètre initialement proposé ;

Les périodes et horaires d’accès ont été assouplis afin de permettre notamment l’organisation de visites pédagogiques en période hivernale ;

Plusieurs contributions soulignant l’absence de mesures coercitives en cas de non-respect du règlement, un article spécifique a été ajouté afin de préciser les sanctions applicables en cas d’infraction au RPP.

 

Adopté par un arrêté préfectoral du 6 juin 2025, le Règlement Particulier de Police est applicable à partir de ce jour et sera régulièrement contrôlé par les services de l’Etat.


Pour mémoire: Il y a 40 ans !

 

Il y a plus de 40 ans, les services de l’Etat se sont mobilisés, de façon conséquente et aux côtés du Syndicat intercommunal pour l’aménagement et la sauvegarde des hortillonnages (SIASH), qui n’hésitait pas à introduire dans les premières lignes de son rapport : « En 1972, de lourdes menaces ont pesé sur les hortillonnages (projet de transformation de ce site en Lunapark, projets d’axes routiers devant le traverser) … » (1). A la même époque, un journaliste bien connu des Amiénois – Michel Curie, également auteur – titrait un de ses articles paru dans notre quotidien régional : « Comment sauver les hortillonnages d’Amiens ? », évoquant déjà la nécessaire limitation du nombre de visiteurs et les problèmes d’entretien du site ! 

 

Jadis, nos « hortillonnages » étaient alors un espace essentiellement productif fréquenté essentiellement par une communauté singulière, celle des hortillons, qui sut aménager, développer, entretenir ce lieu et maintenir une activité maraîchère durant huit siècles (peut-être plus ?).

 

Aujourd’hui, le contexte a bien changé, le site des hortillonnages est devenu le lieu d’usages multiples (économiques, sociaux et culturels) qui n’est pas sans provoquer des tensions voire des conflits entre les

« propriétaires fonciers » (plus de 1200) et les nouveaux usagers utilisant notamment les canaux à des fins exclusivement commerciales.

 

Aujourd’hui, le site est occupé par quelques maraîchers - dignes héritiers de nos hortillons - puis, principalement, par les propriétaires et/ou leurs locataires dont on ne peut ignorer l’implication dans la gestion des hortillonnages. Par leur présence sur le terrain une bonne partie de l’année, propriétaires fonciers et/ou locataires assurent en effet l’entretien de leurs parcelles. Sans eux, la nature reprendrait très vite le dessus. A ce titre, ils peuvent être considérés comme les premiers conservateurs de ce patrimoine historique et environnemental sensible et vulnérable…

 

 BB

 

 

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(1) Il y a tout juste 50 ans, nos Hortillonnages étaient menacés de disparition suite à un projet de déviation routière qui devait les traverser d’Est en Ouest !  (Voir notre page: Hommage à Nisso  *)



Comment sauver les hortillonnages d'Amiens ?

(article de Michel Curie qui concluait: "Moins de visiteurs"  (c'était il y a 40 ans !, la fréquentation était estimée alors à 10 000 selon la DDE de la Somme)

 

Suite à l’extension urbaine vers l’est, des résidents permanents occupent les habitats situés par exemple le long d’une partie du chemin de halage (après le pont Beauvillé où ils accèdent à leurs terrains grâce à une passerelle ou un pont mobile qui enjambe le contre fossé), un secteur où ils ne sont guère épargnés par les nuisances dues à la surfréquentation du site en haute saison.  L’habitat a poursuivi son développement en rive gauche de la Somme (ex. quartier de la Neuville, rue de Verdun ...).

 

Aujourd’hui, nos hortillonnages sont fréquentés, occasionnellement, par :

- quelques maraichers, dignes héritiers de nos hortillons,

- les pêcheurs, les chasseurs (chasse à la hutte en périphérie de l’étang de Clermont et du pré Gouverneur),

- les promeneurs solitaires à bord d’embarcations ou équipements individuels : barques, canoés, kayaks, adeptes du paddle, etc.

-  les locataires de gîtes implantés dans le site

- les indésirables, à l’origine de vols et d’actes de vandalisme !

Par ailleurs, le chemin de halage, en rive droite de la Somme, est parcouru par nombre de promeneurs, joggeurs, cyclistes, motocyclistes et même automobilistes ! En haute saison, la cohabitation, notamment avec les pêcheurs du bord de Somme, est parfois difficile !

 

Puis, de manière saisonnière (le plus souvent d’avril à fin octobre), le site est occupé par les organisateurs d’activités, principalement les prestataires associatifs et privés qui, en multipliant les propositions de promenades en barques, accueillent près de 200 000 visiteurs par an.

 

 

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(1) Pour plus de détails, on pourra se reporter aux rapports très intéressants produits par le SIASH et la DDE de la Somme : « Orientation générale pour l’élaboration du P.O.S. Hortillonnages (SIASH, juin 1981) » et « Amiens. Les Hortillonnages (document DDE 80) 

 

 


Les promenades en barques – avec guide - ont longtemps été proposées de manière exclusive par l’Association pour la protection et la sauvegarde du site et de l’environnement des hortillonnages (1) qui a pu ainsi assurer la promotion de nos Hortillonnages, la sensibilisation des publics à la sauvegarde du site, puis ses services aux propriétaires comme la protection des berges dites « naturelles », contribuant ainsi à la préservation du site. 

 

Ajoutons

- l’existence d’une association sportive telle que le club nautique de Rivery implantée de longue date en marge du site (à Rivery) ;

- la mise à disposition de barques avec la création de nouveaux circuits : comme celui proposé depuis la création du Musée des Hortillonnages (Rivery) ou encore, celui du Festival « Art et Jardins »

 

Sont venus s’ajouter ces dernières années des initiatives individuelles de personnes privées qui se sont vite improvisés « organisateurs de promenades touristiques » en mettant à disposition des embarcations. Ceux-ci ont des statuts divers (commerçants, auto-entrepreneurs, et même quelques particuliers souhaitant bénéficier de la manne financière offerte par les visites en barques !).

 

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(1) Association déclarée le 6 août 1975 et agréée par arrêté préfectoral le 23 septembre 1979, puis reconnue d’utilité publique

Au moment où s’engage une réflexion pour l’élaboration d’une règlementation, il nous paraît important de bien différencier ce qui relève d’activités culturelles qui concourent, d’une manière ou d’une autre, à la promotion du site, à sa préservation en sensibilisant les publics et une activité purement commerciale.

 

Nous pourrions prendre l’exemple de l’association de protection et de sauvegarde du site et de l’environnement (APSSEH), la plus ancienne, implantée à la Maison des Hortillonnages, bld Beauvillé, créée à l’initiative de Nisso Pelosoff, amiénois d’adoption qui, rappelons-le, a été à l’initiative du sauvetage du site alors menacé de disparition suite à un projet fou naît au sein d’une de nos administrations !

 

Les différents présidents qui se sont succédés à la tête de cette association ont bien veillé à ne pas étendre le circuit de visite mis en place et à proposer une prestation honnête, en accueillant les touristes (dans une longue barque inspirée de la barque traditionnelle des hortillons) encadrés par des guides rompus à la présentation du site et de son environnement.

 

On sait, qu’aujourd’hui, les nouveaux dirigeants cherchent à maîtriser le flux des visiteurs. Ils ont mis en place par exemple un service de réservation en ligne qui devrait leur permettre de ne pas dépasser une jauge de visiteurs au-delà de laquelle l’accueil ne pourrait être plus assuré sérieusement, en veillant au respect du site. 



Rappelons par ailleurs que cette association, reconnue d’utilité publique, met à disposition une équipe compétente, dotée d’un équipement spécifique, pour proposer aux propriétaires différents services dont la protection des berges qui s’est révélée efficace.

 

La généralisation d’une telle protection serait d’ailleurs une solution efficace pour limiter l’envasement des rieux en limitant le démantèlement des berges dites « naturelles ». Elle pourrait être prise en charge, partiellement ou totalement, au niveau des berges concernées par les circuits touristiques.

Cette solution contribuerait efficacement à limiter le comblement des canaux (et donc les dépenses consacrées à ces travaux) et devrait être appréciée par les riverains qui subissent les nuisances occasionnées par les multiples passages de barques lors de la saison.

BB

Restauration et protection des berges par l'APSSEH




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