Comment peut-on dire autant de conneries sur le site "officiel" d'une vénérable association qui a la responsabilité d'assurer la promotion de nos hortillonnages, en accueillant chaque année plus de 130 000 touristes !
Exemple :
" L’origine des hortillonnages n’a jamais été définie avec précision.
Cependant, certains manuscrits révèlent que les hortillonnages datent de I’époque romaine (1) et que le nom d’hortillon fut donné par les soldats de César aux jardiniers de ces lieux. II y a 2000 ans, ce site lacustre était donc déjà utilisé pour la production de fruits et légumes
qui étaient destinés à Amiens. C’est également au XIIIe siècle que ce lieu a été mis en valeur avec l’extraction de la tourbe qui servait alors de combustible. La légende raconte que deux
hortillons firent don du « champs des artichauts » sur lequel fut édifiée la Cathédrale d’Amiens, dont la construction commença en 1220 pour s’achever 50 ans plus tard. On peut en effet remarquer, au-dessus de la porte du puits de l’oeuvre (2), les têtes de deux pieux hortillons (la femme
porte la guimpe, coiffe du XIIIe siècle et l’homme le petit béguin). Les bas-reliefs (3) illustrent également
les traditions maraîchères : une des des stalles représente une hortillonne et ses « mandes », une « mande », en picard étant une manne, c’est-à-dire un panier dans lequel étaient placés les
légumes pour les vendre au marché." (sic)
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(1) Qu'on me montre ces "fameux manuscrits romains " (!) et la source selon laquelle notre César aurait baptisé nos maraîchers du nom 'd'hortillons" !!
(2) La porte du Puits de l'oeuvre a été démolie. Les têtes sculptées des personnages, pris pour "de pieux hortillons", et ce, sans fondement, existent bien. Elles ont été placées à l'intérieur de la cathédrale où elles sont encore bien visibles.
(3) Ils ne s'agit aucunement de bas-relierfs, mais bien des remarquables stalles de la cathédrale !
Ce dimanche 11 septembre, Rivery nous conviait à sa nouvelle édition de la Fête des Jardiniers. Le nombre et l'originalité des stands et des activités proposées d'une part, une météo favorable (on se souvient du temps exécrable de l'année dernière !) ont comblé un public venu très nombreux.
Ajoutons que celui-ci a pu découvrir à cette occasion les beaux locaux du centre culturel.
Ce que j'ai pu observé, outre la qualité de l'organisation et de l'accueil, la grande diversité des présentations et l'intérêt renouvelé du public pour les sujets traités, c'est le caractère convivial de la manifestation. Il était facile en effet, pour peu qu'on le suscite, d'engager des palabres avec les exposants, aussi bien sur les thématiques présentées que sur les sujets les plus divers.
Nos reportages photographiques réalisés chaque année sur la manifestation. Voir notre page :
Les sculptures de Stephan Balkenhol ?
Si son oeuvre principale, "l'homme bouée" placé au milieu de la Somme, fait aujourd'hui partie du décor quotidien du quartier Saint Leu - elle a été très vite adoptée entre autres par les étudiants d'Amiens qui ne ratent pas une occasion de la travestir ! - il est difficile par contre pour les touristes d'en connaître l'auteur. La plaque commémorative déposée sur le parapet du pont Ducange suite à cette commande publique a subi les épreuves du temps, rendant illisible le texte qui présentait l'artiste et ses oeuvres.
Qu'attend-on pour veiller à son remplacement et marquer ainsi un peu de considération face à cet artiste allemand contemporain ?
Le retour de l'homme bouée... (Reportage de B. Bréart)
Le samedi 25 juin, le directeur de la Maison de la Culture d'Amiens conviait à l'île aux Fagots élus, partenaires, artistes et public pour l'inauguration de la nouvelle édition de son Festival "Art, villes et paysages", les hortillonnages étant devenus depuis quelques années l'un de ses terrains d'investigation avec l'accueil des paysagistes et plasticiens.
Renouvelant son intérêt pour le site, il a de nouveau fait référence à la waide (la guède), cette plante à petites fleurs jaunes bien connue dès l'Antiquité et dont les feuilles furent, effectivement, largement utilisées au Moyen âge, notamment à Amiens, pour la teinture, en bleu, des draps et tissus.
Une précision s'impose : la waide n'a jamais été cultivée dans les hortillonnages et pour cause, c'est une plante qui se développe sur des sols secs, préférant les terrains calcaires. Elle a une origine très ancienne; on la connaît par exemple au néolithique...
Avec les premiers beaux jours, les longues files de visiteurs se reconstituent aux portes de la Maison des Hortillonnages, siège de l'association pour la sauvegarde pour la protection et la sauvegarde du site et de l'Environnement des hortillonnages et lieu d'embarquement pour les visites en barque tant prisées par les touristes.
Si nous saluons une telle activité qui attire chaque année plus de 130 000 visiteurs, plaçant nos hortillonnages parmi les sites les plus visités de notre région, nous nous interrogeons sur l'entêtement des intervenants à véhiculer, que ce soit dans leurs publications (1) ou dans les commentaires de leurs visites, des informations erronées !
Pourquoi persister à faire remonter l'origine des hortillonnages à l'époque romaine (cf. plaquette), voire même avant César (!) (cf. dépliant) alors que les historiens, se basant entre autres sur des archives bien datées (et sur les transformations que connurent nos régions au moyen-âge) ont dénoncé ces affirmations !
Pourquoi persister à reprendre une idée reçue qui voudrait que le haut cornet de nos barques si caractéristiques ait été conçu afin de ne pas endommager les berges des parcelles. La validation de cette hypothèse ne résiste pas à l'examen du parcellaire et des documents d'époque !
Pour plus de détails, je renvoie les internautes aux pages que nous avons consacrées à l'histoire du site
Voir notre page :
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(1) L'association a réédité il y a peu une fort belle plaquette "Les Hortillonnages. Une tradition maraîchère", disponible à la Maison des Hortillonnages. Une belle occasion ratée d'apporter les rectifications attendues !
L'envers du décor...
Parmi les doléances réitérées au cours des assemblées générales des associations les plus impliquées dans la protection du site, nous trouvons
- la recrudescence des actes de vandalisme et les nombreux vols de matériels
- le comblement des rieux faute d'entretien
- le comportement des cyclistes sur la véloroute créée le long du chemin de halage
- la fragilisation des berges avec notamment la multiplication des terriers
La charte des hortillonnages sera-t-elle en mesure d'apporter des solutions ?
Concernant le dernier point, nous observons par exemple que plusieurs départements ont reconnu comme une nécessité la lutte contre les rats musqués du fait de l’ampleur des dégâts et des risques susceptibles d’être causés par ces rongeurs notamment en matière d’ouvrages, de santé humaine ou animale (leptospirose), de production agricole ou d’inondations.
Des campagnes de piégage seraient entreprises par le département pour réguler l'invasion de cet hôte indésirable ?
TEMOIGNAGE : Parmi les témoignages que nous avons pu recueillir au sein de nos hortillonnages : Nos aïeux avaient su trouver des parades comme cette technique de piégeage dite du "tonneau" : un tonneau perforé, déposé au fond du rieu, amarré au rivage et ... une pomme comme appât placée au-dessus du tonneau au bout d'une perche. Nous nous devons de préciser que cette pratique est interdite...
Le dimanche 19 juin 2016, le public était convié par le Syndicat des maraîchers hortillons de la Somme et l'Association de sauvegarde à la nouvelle édition de leur fête annuelle, sur les quais de la Somme, place Parmentier, là même où leurs aïeux venaient écouler leurs productions prélevées dans leurs aires et amenées essentiellement dans ces barques à cornet si caractéristiques (1)
Cette manifestation que nous ne pouvons baptiser de "Fête des hortillonnages" (cette dénomination ayant été captée par Camon) se propose de pérenniser cette très ancienne tradition, vieille de plusieurs siècles, du marché sur l'eau (1)
Bien que le soleil fut exceptionnellement présent, la fête était à l'image du contenu des quelques barques à cornet qui ont descendu le cours de la Somme jusqu'au Port d'Amont, traduisant peut-être l'état d'esprit de nos hortillons fortement pénalisés par un printemps désespérant pluvieux.
On nous avait habitués à attendre les précieux chargements de fruits, fleurs et légumes, aux vives couleurs, pour le plaisir des yeux avant celui de nos papilles ! Seules quelques barques ont répondu à notre attente. Plusieurs avaient par contre une piètre cargaison qui trahissait bien les difficultés rencontrées à la suite de ce printemps anormalement pluvieux.
Ajoutons à cela l'absence d'animation. Cette année, point de sono pour atténuer l'impatience du public présent à l'heure annoncée pour l'arrivée de nos hortillons. Seuls les habitués ont pu reconnaître dans le coup de canon, le démarrage des festivités.
Enfin, on peut s'interroger sur le fait que cette édition n'ait pas connu l'affluence du public qu'on lui connaissait habituellement les années précédentes malgré une météo quelquefois moins clémente.
Une manifestation noyée dans la fête dans la ville qui offre le même jour une multitude d'évènements ? Des lacunes certaines au niveau de la communication ? Une campagne de presse et d'affichage quelque peu discrète ?
Les organisateurs devront s'interroger sur le devenir de cette opération et sur les moyens à rechercher pour donner un nouveau souffle à cette belle manifestation...
A l'occasion d'une prochaine édition, peut-on rêver de voir ces belles mannes en osier se subsituer aux cagettes en PVC ? On connaît, au sein des hortillonnages, le concours des berges fleuries, du plus beau jardin... ne pourrait-on pas imaginer de récompenser la plus belle présentation offerte au cours de cette fête ?
Enfin, peut-on éviter par une information plus accessible (plus visible qu'un simple arrêté au format A4 !), les sérieux désagréments de la fourrière, occasionnés aux propriétaires, distraits ou mal informés, dont les véhicules encombraient encore à moins d'une demi-heure des festivités la place Parmentier ?
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(1) Il n'y a pas de questions sans réponses... (à l'attention de Sophie*) :
Le transport par barques des productions maraîchères issues des hortillonnages jusqu'au marché sur l'eau a été abandonné dans les années 60.
Une vingtaine d'années plus tard, à l'initiative de la chambre d'agriculture et du syndicat des hortillons, Eric Noyer et Jean-Noël Omont, créèrent cet évenement devenu aujourd'hui un rendez-vous incontournable pour les Amiénois et très prisé par les touristes.
Ajoutons que cette manifestation a connu par la suite une nouvelle impulsion grâce à J.P. Marcos, puis fut intégrée dans le cadre de la Fête de la ville.
(Informations recueillies auprès de René Nowak, co-fondateur de l'Association pour la protection et la sauvegarde des hortillonnages)
(*) Elle se reconnaîtra
Reportages réalisés sur cette manifestation. Voir notre page :
Des acteurs culturels relancent une pétition pour dénoncer le choix sans conteste inapproprié pour baptiser cette grande région qui jusqu'en 1964 portait encore le nom de Région Nord Pas-de-Calais Picardie.
N'hésitez pas à signer cette pétition accessible sur les sites :
http://www.notre-picardie.com/spip.php?page=article&id_article=53
TEMOIGNAGE : Peut-on trouver meilleur hommage pour cette Picardie aujourd'hui rayée des cartes, que celui formulé par Jean-Paul Delance, ce journaliste passionné et ardent défenseur de notre région picarde, et que nous nous autorisons à reproduire ci-après ("Adieux en vers... et contre tout", Jean-Paul Delance, 14 mars 2016) :
Ainsi d'un trait de plume meurt la Picardie
Un trait plus meurtrier que celui d'un archer
Quelle triste ingratitude de la part d'un Pays
Que la vieille Province sut toujours protéger
Depuis plus de mille ans face à mille complots
Ourdis par tant de peuples voulant nous envahir
Elle subit de la guerre, les affres et les fléaux
Pour épargner Paris sans jamais défaillir
Hélas la Picardie fut toujours roturière
Moins noble que ses voisines érigées en duchés
Qu'importe donc alors que cette mise en bière
Dans l'oubli la Province peut aller guerroyer
Et maintenant qui donc pourra chanter ses charmes
Décrire avec délice les courbes des collines
ou l'horizon sans fin de sa Baie sans vacarme
Que Phoebus au couchant colore de violine
Haut de France, Elle l'était, frontière Nord du Royaume
Terre du Nord, Elle l'était, baignée par tant de sang
Fière de ses cathédrales aux porches polychromes
Veillant sur ses soldats morts en y combattant
Les Hommes sont cruels et n'ont pas de mémoire
D'un baiser de Judas ils ont brisé mon Coeur
Et pour se justifier Ils veulent nous faire croire
Qu'ainsi changer de nom fera notre bonheur
Adieu pauvre contrée qui un jour m'a vu naître
Je sais quelles blessures tu as dû endurer
Reconnaissant je suis, ingrat ne saurai être
Ce nom de Picardie brillera à jamais