Parmi les hôtes indésirables de nos hortillonnages, nous trouvons le rat musqué dont nous redoutons la prolifération. Il est en effet l'aueur de nombreuses dégradations dont la fragilisation des berges...
Nous disposons de nombreux plans anciens, du début du XVIIIème au XXème siècle, représentant la ville d'Amiens précieusement conservés dans les services des archives départementales de la Somme ainsi que dans le Fonds Macqueron de la Bibliothèque municipale d'Abbeville que nous avons pu consulter grâce à leur numérisation. La plus ancienne remonte au XVIème siècle avec ce plan exceptionnel daté de 1542...
Sur plusieurs d'entre eux, on peut observer le développement des hortillonnages à l'entrée Est des fortifications.
Notons que, sur la majorité des documents, nos illustrateurs se sont attachés à figurer notre célèbre barque à cornet...
DOCUMENTS :
Fonds des Archives départementales de la Somme
1. Plan 17ème siècle :
Site Web : http://archives.somme.fr/ark:/58483/a0113539270003YdWpp/1/1
2. Plan 2 18ème siècle :
Site Web : http://archives.somme.fr/ark:/58483/a011353927004OnfM81/1/1
3. Plan 1815 :
Site Web : http://archives.somme.fr/ark:/58483/a011353927000Zijvim/1/1
4. Plan 1900 / C. Pinsard :
Site Web : http://archives.somme.fr/ark:/58483/a011437573816TUIALe/1/1
5. Plan 5 1896 :
Site Web : http://archives.somme.fr/ark:/58483/a011437573816x8Vr4c/1/1
Fonds Macqueron (Bibliothèque d'Abbeville)
1. Amiens. Plan de la Ville et Citadelle d'Amiens : Capitale de la Picardie […] (1723) - Echelle de deux cens thoises
Site Web : http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/visualisation.php?id=5313
2. Amiens. Plan de 1848 de L. Duthoit
Site Web : http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/visualisation.php?id=5400
3. Amiens. Plan de la Ville d'Amiens par Pinsard, 1850. PINSARD (Architecte) SCHWAERZLE (J.) (gravé par)
Site Web : http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/visualisation.php?id=1201
4. Amiens : 1854 : Nouveau Plan publié d'après les documents officiels et authentiques de l'Administration municipale. DELAPORTE (gravé par) (Amiens) LEBEL (D.) et BOILEAU (Ln) (Litho.) (Amiens) DUTHOIT (L.) (del.)
Site Web : http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/visualisation.php?id=1202
5. Plan de la Ville d'Amiens en 1900 : dressé par Ch. Pinsard
Site Web : http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/visualisation.php?id=1203
6. Plan général du domaine de St Acheul. PINSARD (Ch.) Dressé sur les indications de Mr ROUX
Site Web : http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/visualisation.php?id=1210
7. Siège d’Amiens par Henri IV, 1597. Portrait de la ville d'Amiens assiégée par le Roy Henry iiij très Chrestien, Roy de France & de Navarre. CHASTILLON (Claude) (Topographe du Roy)
Site Web : http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/visualisation.php?id=1213
8. Amiens au 14me siècle
Site Web : http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/visualisation.php?id=1186
9. Plan de la Ville d'Amiens au milieu du 16e siècle (d'après un Plan de 1542 déposé aux archives du département)
Site Web : http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/visualisation.php?id=1187
10. Plan de la ville
Site Web : http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/visualisation.php?id=1188
11. Plan de la Ville et Citadelle d'Amiens en 1700 : d'après un Plan gravé en 1700
Site Web : http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/visualisation.php?id=1189
12. Plan d'Amiens
Site Web : http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/visualisation.php?id=1190
13. Plan de la Ville d'Amiens en 1896
Site Web : http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/visualisation.php?id=1191
14. Plan de la Ville et Citadelle d'Amiens : capitale de la Picardie […] INCELIN (gravé par)
Site Web : http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/visualisation.php?id=1193
15. Plan de la ville
Site Web : http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/visualisation.php?id=1196
16. Nouveau Plan de la Ville d'Amiens : avec ses faubourgs et ses sections rurales par P. Viénot, architecte : auteur du Plan illustré de la Ville d'Amiens (paru en 1867). VIENOT (P.) (architecte) ERHARD (gravé chez) (12 rue Duguay-Trouin, Paris)
Site Web : http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/visualisation.php?id=1200
17. Amiens. Vue prise de l’usine à gaz à St Maurice
Site Web : http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/visualisation.php?id=5445
18. Amiens et les hortillonnages. Dessin de Duthoit
Site Web : http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/visualisation.php?id=5402
19. Amiens et les hortillonnages. Vues cavalières
Site Web : http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/visualisation.php?id=5430
20. Plan de la ville et citadelle d' Amiens par De Fer.
Site Web : http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/visualisation.php?id=5390
21. Plan de la ville d'Amiens dressé par Ch. Pinsard.
Site Web : http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/visualisation.php?id=5404
22. Amiens et les hortillonnages. Plan ancien.
Site Web : http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/visualisation.php?id=5416
23. Amiens et les hortillonnages. Plan ancien dressé par Erhard.
Site Web : : http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/visualisation.php?id=5418
24. Amiens et les hortillonnages. Plan ancien extrait de « Une visite à Amiens par Alexis Martin (1896).
Site Web : http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/visualisation.php?id=5417
25. Amiens et les hortillonnages. Plan ancien dressé par R. BARBOT, 1875
Site Web : http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/visualisation.php?id=5410
26. Amiens et hortillonnages. Plan ancien (1867)
Site Web : http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/visualisation.php?id=5406
27. Amiens et les hortillonnages. Plan ancien (1829)
Site Web : http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/visualisation.php?id=5403
28. Amiens et les hortillonnages. Gravure
Site Web : http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/visualisation.php?id=5442
29. Amiens et les hortillonnages. Gravure couleurs
Site Web : http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/visualisation.php?id=5455
30. Amiens, avec les trois branches de la rivière. Gravure
Site Web : http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/visualisation.php?id=5424
31. AMIENS et les hortillonnages. Plan ancien.
Site Web : http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/visualisation.php?id=5413
32. Amiens et les hortillonnages. Plan ancien
Site Web : http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/visualisation.php?id=5407
33. Extrait de carte
Site Web : http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/visualisation.php?id=1651
Rivery (Somme) est avec Amiens, Camon et Longueau, une des quatre communes dont le terroir (secteur sud) est occupée par une partie des hortillonnages.
DOCUMENTS :
Notice hist. et géogr. de la commune, 1897-1899 (Source A.D.S. Cote 4°100) -
Site : http://archives.somme.fr/ark:/58483/a011261413543766ilo/1/1
à développer
Sites Web :
http://crdp.ac-amiens.fr/blogtrotteur/images/Archives_2011/iufm/guiraud-nucibella.pdf
http://ches-nazus.fr/accueil/saint-leu.html
La réhabilitation du quartier Saint-Leu
En 1975, se posa la question de la sauvegarde de ce centre historique et de sa réhabilitation...
On visionnera avec le plus grand intérêt les documents remarquables ci-dessous produits par l'INA.
Sites Web :
http://video-streaming.orange.fr/autres/amiens-sauvegarde-du-quartier-saint-leu-VID0000001LSr0.html
DOCUMENTS :
Fonds Macqueron (Bibliothèque d'Abbeville)
Très belle série : Amiens Saint Leu
1. Site Web : http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/visualisation.php?id=5018
2. Site Web : http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/visualisation.php?id=5020
3. Site Web : http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/visualisation.php?id=5001
On imagine bien les difficultés de ce métier de maraîcher où les journées de travail sont longues et éprouvantes, où le développement des cultures est totalement dépendant des conditions climatiques, de l’entretien des terrains…
C’est un truisme que de rappeler que la vie de l’hortillon est rythmée par celui des saisons.
Il préfèrera un hiver sec et froid et redoutera un hiver trop doux et humide qui ne connaît pas de fortes gelées (comme nous en avons connu ces dernières années). Il redoutera également un grand froid qui se poursuit jusqu’au printemps (par ex. en avril et mai). Ces conditions entraînent généralement une démultiplication des tâches afin d’assurer la protection des plants.
Au printemps, l’hortillon est constamment en éveil. Par contre il semble ne pas trop craindre un été chaud et sec, dans la mesure où l’eau des canaux lui permet d’arroser ses cultures (pelle plate).
L’automne est également une saison importante : les légumes se récoltent en abondance jusqu’au début novembre et les fruits d’hiver sont cueillis jusqu’à la fin octobre…
On signalera le rôle des brumes qui se développent au printemps et en automne, celles-ci empêchent le rayonnement nocturne et limitent les risques de gelées. Les brouillards contribuent à atténuer dans la vallée les variations de température.
Le saule est omniprésent dans les hortillonnages, sur les bords de la Somme ou de son contre-fossé, sur les berges de certaines parcelles
La saulaie colonise les terrains laissés en friches au bord des marais.
Le saule têtard, facilement reconnaissable par sa silhouette si particulière, est un élément caractéristique du paysage des hortillonnages ; ses alignements soulignent certaines rives de la Somme, du contre fossé longeant le chemin de halage et certaines parcelles.
Sa dénomination vient de sa taille régulière qui consiste à limiter la hauteur du tronc et à éliminer les rejets. Cette taille fréquente n’est pas sans provoquer des plaies dans ce bois tendre et léger qui entraînent la formation de cavités. Les troncs se creusent alors en vieillissant et deviennent un refuge apprécié pour les espèces animales cavernicoles comme la chauve-souris, la chouette chevêche…
Le bois tendre des saules têtards était autrefois recherché pour la fabrication des sabots et pour le chauffage ; les jeunes rameaux étaient utilisés en vannerie* ou comme liens.
Ces arbres présentent indéniablement un intérêt écologique et paysager important. Ils constituent un patrimoine arboré qu’il conviendrait de protéger. Des actions dans ce sens (restauration et entretien) ont été entreprises dans certains départements comme le Jura ou la Saône-et-Loire (Opérations « Natura 2000 »).
DOCUMENT :
Fonds Macqueron (Bibliothèque d'Abbeville)
Carte illustrée extraite d’un journal. Les Provinces de France illustrées : Flandre, Artois, Picardie. J. P. Pinchon, del.
Site Web : http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/visualisation.php?id=5388
La Somme, fleuve paisible s’il en est, les Romains empruntant des mots gaulois (samo (tranquille) et ar (rivière ou vallée) , l’appelaient « Samara », ce qui signifierait « rivière tranquille »
La Somme prend sa source à 86 ou 95 m d’altitude seulement (selon les textes), à Fonsommes, dans le département de l’Aisne, au SW de la Ferme de Fervaques. Après un parcours de plus de 200 km (245), elle rejoint la Manche, entre les ports de Saint-Valéry et Le Crotoy, la seule plage du nord de la France orientée au sud, au niveau de notre célèbre Baie de Somme, un estuaire unique qui surprend par sa taille : environ 70 km².
Ses lumières ont inspiré nombre de peintres et d’écrivains (Delacroix, Degas, Corot mais aussi Colette, Jules Verne, Victor Hugo, Alfred Manessier et bien d'autres...)
En 2011, la Baie de Somme est devenue le 10ème Grand Site de France, garantissant la qualité de la gestion de son territoire. Le territoire présente deux sites classés au titre de la loi du 2 mai 1930 :
- le site classé du Marquenterre (décret du 18 septembre 1998) qui couvre environ 9 000 hectares répartis entre surfaces marines et terrestres
- le site classé de la pointe du Hourdel et du Cap Hornu (décret du 24 juillet 2006) qui couvre environ 2 200 hectares
Le territoire constitue un ensemble naturel exceptionnel souligné par l’existence de nombreuses mesures de préservation, des reconnaissances et de nombreux labels : Natura 2000, site Ramsar, ZICO (Zone Importante pour la Conservation des Oiseaux), ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique), Réserve Naturelle, Réserve de chasse, propriétés du Conservatoire du littoral, etc.
Au cœur de la Réserve naturelle de la Baie de Somme, nous trouvons le Parc du Marquenterre, 250 hectares de dunes, de forêts où 300 espèces d'oiseaux viennent nicher où l’on peut contempler une faune et une flore extrêmement diversifiée, tout particulièrement les oiseaux migrateurs qui ont fait de ce havre de tranquillité une escale privilégiée entre la Scandinavie et la Mauritanie
Dans les années 1970, mesurant l’intérêt écologique de ce secteur, l’université de Picardie y a implanté une de ses antennes, favorisant ainsi de multiples études scientifiques sur ce milieu.
Pourrions-nous espérer une même attention pour le site des hortillonnages ?
La vallée de la Somme avec ses zones humides constitue un ensemble complexe de cours d'eau, de marais, d'étangs et de canaux où, de tout temps, l’homme a pratiqué la pêche et la chasse au gibier d’eau.
« Tous les peintres ou presque, qui ont voulu présenter des scènes de bonheur ayant pour cadre la nature les ont situées dans une clairière, mais à proximité d’une zone boisée, agrémentée habituellement d’un ruisseau, d’une source ou d’un plan d’eau »
(R. Dubos)
Les marais de la Somme, le secteur des hortillonnages et principalement la cahédrale et le marché sur l'eau ont toujours attiré les artistes, peintres, aquarellistes et, plus généralement, tous les amoureux de paysages aussi typiques.
Une nouvelle lecture du site… par quelques artistes contemporains
La Maison de la Culture d’Amiens investit à son tour le site en lançant chaque année, depuis 2010, un appel aux projets vers les artistes, plasticiens, paysagistes.
« Après une première édition réussie en 2010, cette aventure, autour de la jeune création, s’installe de façon pérenne dans ce merveilleux et poétique site des hortillonnages.
Au cœur de la ville, ces îles façonnées par l’homme, et entretenues par des maraîchers depuis des siècles, sont, pour certaines, menacées de disparition. Notre démarche offre la possibilité de sauver des parcelles du retour à la friche, voire de leur disparition, et permet une nouvelle lecture de ce paysage tout en sensibilisant un large public..." (Source: Documentation : Hortillonnages Amiens / art, villes et paysage, production de la Maison de la Culture d’Amiens)
L'accès aux oeuvres se fait, pour une partie, à partir du chemin de halage, de "l'île aus Fagots" à "l'île Robinson", ou en barques individuelles mises à disposition (embarquement au "Port à fumier", à Camon)
DOCUMENT :
Plan des hortillonnages dressé par les Ponts et Chaussées en 1898, lors du projet de création d'un syndicat (Source A.D.S. Cote 99S377940)
Site Web : http://archives.somme.fr/ark:/58483/a011353926999LV7EBT/1/1
Des maraîchers heureux dans les hortillonnages (source : Article publié par Ambre MINGAZ, le lundi 13 août 2007)
Dans les 300 hectares d'hortillonnages, ils ne sont que huit maraîchers professionnels à travailler. Seuls deux d'entre eux transportent encore leurs légumes par barque jusqu'aux marchés. René Nowak et son épouse sont de ces amoureux du grand air. Enfants de maraîchers tous les deux, Thérèse et René Nowak ont créé leur propre entreprise en janvier 1978. Ils exploitent trois hectares de terre dans les hortillonnages pour récolter des légumes dont la production est écoulée sur les marchés amiénois et auprès de petites supérettes de la ville.
« J'ai rencontré l'amour dans les hortillonnages » se plaît à raconter Thérèse. « Nos parents avaient des terrains l'un à côté de l'autre. Lui s'occupait des poireaux, moi des carottes. » Des hortillonnages est née leur histoire d'amour, au milieu des oiseaux, sur fond d'écrin de verdure. « Ça fera 30 ans le 13 août que nous sommes ensemble, en contact avec la nature, à travailler dehors tous les jours. Nos vacances, c'est dans les hortillonnages
.
Les Nowak se lèvent tôt, tous les jours à 4 heures du matin. Pas de week-ends, ni de vacances. Ces deux-là font leur métier avec passion. « Le temps nous guide » Et le couple est organisé et ne manque pas de courage. « Il faut labourer, fraiser, désherber, faire le bottelage. Tout est manuel. » René s'occupe du plus gros du travail. Thérèse aime aussi mettre les mains dans la terre mais gère seule les marchés qu'elle prépare. Tous les vendredis, elle est à Dury. Tous les samedis matins, à Saint-Leu, toujours en barque. Ses clients, des habitués, la connaissent bien. « Les gens recherchent des produits du terroir, de qualité. Nous avons beaucoup de clients attitrés .
Une terre généreuse où l'avenir est permis »
La maison des Nowak est située rue Robert-Petit à Rivery. Derrière sa façade et sa porte cochère, s'étend un grand jardin poursuivi par des terres cultivées. Au bout, le hangar abrite les récoltes et les barques d'où les Nowak partent, via les rieux, vers leurs terres cultivées situées sur le circuit touristique des hortillonnages .
« La terre y est très riche, très noire. Nous pouvons parfois avoir trois récoltes par an au printemps, à l'été et en hiver », explique René Nowak. En contrepartie, « on ne peut pas s'absenter 8 jours car l'herbe et les légumes poussent vite » .
Dans ce havre de paix, les Nowak cultivent le bonheur. « J'aime bien le matin, avec la brume qui recouvre les hortillonnages, prendre du plaisir et le temps d'aller à la perche sur ma barque plutôt que d'utiliser le moteur », confie René L'entraide et la générosité sont de mise dans les hortillonnages. Tout le monde se connaît. « On distribue des plants aux particuliers, on les aide sur leurs terres. » Les maraîchers offrent aussi des légumes à des associations caritatives
Même s'ils ne sont plus que huit maraîchers dans les hortillonnages depuis une vingtaine d'années, les Nowak ne craignent pas de voir le métier disparaître. Selon eux, la relève sera assurée. « Parmi les 300 hectares des hortillonnages, il y a 150 hectares d'eau et l'autre moitié de terres dont une quarantaine d'hectares est cultivée. Les maraîchers existent depuis toujours. Les hortillonnages qui datent de l'époque gallo-romaine ont été créés dans le but de se nourrir. Le marché frais restera. Il y a de l'avenir, le plus difficile c'est la continuité », pensent-ils. D'autant que le président de l'association de protection et de sauvegarde des hortillonnages, Jacques Leullier, a souligné que « la sauvegarde du site, c'est aussi la sauvegarde des professionnels »
A juin pourri année moyenne « 2007 sera une année moyenne mais on a vu pire »
René et Thérèse Nowak ont connu une très bonne récolte en début de saison. Et le soleil radieux d'avril a été des plus salutaires. « Les radis et laitues ont été abondants. Nous avons eu un très beau mois d'avril où tout était en avance. On aurait fait fortune si le froid et la pluie de juin n'avaient pas abîmé les salades et choux-fleur »
Car les mois de juin et juillet ont été désastreux. En raison de pluies diluviennes, les légumes ont pourri. Les maraîchers ont souffert de 50 % de pertes. « C'était un désastre. Nous n'avons pas connu un seul jour sans pluie en juin. C'était envahi de mauvaises herbes. Il a fallu tout nettoyer à la main »
Toutefois, René Nowak reste optimiste. La récolte d'hiver devrait être meilleure et devrait permettre ainsi de rattraper les mauvais mois.
De mémoire de maraîcher, les années les plus difficiles ont été celles des inondations en 2001 et 2002. A cette période, le couple connaissait un autre coup dur avec l'incendie de leur hangar et tout ce qu'il contenait. « Nous avons été obligés de puiser dans nos réserves et il fallait malgré tout payer nos charges »
Et si l'on en croît ces maraîchers, la météo ne serait pas pire que dans le passé malgré le réchauffement de la planète. « Nous avons un peu moins d'hiver depuis une vingtaine d'années. Dans les années 58 et 62, les hivers étaient bien plus rudes. Et 1976 a été l'année de la sécheresse. » Alors 2007 ne sera ni plus ni moins qu'une année comme les autres… « Quand il y a de mauvaises années, en général à la suivante vous rattrapez »
D'autres témoignages
Grâce au projet « Mémoire vivante de Picardie » initié en 1972 par le Conseil régional de Picardie, nous disposons d’autres témoignages…
Ce projet a pour mission de constituer un fonds d'archives sonores et audiovisuelles original, complémentaire des archives écrites traditionnelles et d’enrichir ce fonds, d’assurer son traitement documentaire et d’en favoriser la diffusion. .
La connaissance du patrimoine ethnologique de Picardie constitue le domaine principal de recherche de « Mémoire Vivante de Picardie » avec des thèmes concernent en particulier la vie rurale, urbaine et maritime, les éléments de la vie sociale, l’identité régionale, le patrimoine industriel et la mémoire ouvrière.
Voir sur le net : http://www.memoirevivante-picardie.org
Ci-dessous séquence photographique tirée des cartes postales éditées au début vers 1900 illustrant l'extraction de la tourbe. L'utilisation du grand louchet d'Eloi Morel permet d'extraire en profondeur des pains de tourbe d'abord déposés sur la brouette civière puis étendus sur les terres (sur l'étente) après les avoir regroupés en petits tas (emparquement) (Collection B. Bréart)