Page en cours de révision (11 mars 2024)

La sauvegarde de nos Hortillonnages passe par

- le respect du site

- le respect des propriétaires fonciers

- le respect des touristes et du public en général...


L'entretien des Hortillonnages (curage et faucardement)

 

L’entretien des hortillonnages a été de tout temps une préoccupation constante et majeure pour les hortillons qui occupèrent seuls durant près de huit siècles (peut-être plus ?) le site après avoir aménagé, dès le moyen âge, des marais en terres cultivables et fertiles. Après ce qui est convenu d’appeler une véritable mutation, avec la disparition progressive des hortillons, ces derniers ont été progressivement remplacés par des citadins, jardiniers amateurs et friands de terrains de loisirs.

Aujourd’hui comme hier, les nouveaux occupants du site sont confrontés à l’envasement des cours voies d’eau. Aujourd’hui comme hier, les mêmes difficultés et réticences sont constatées pour assurer les travaux collectifs imposés par la nature du site. 

L’écoulement de l’eau au sein des hortillonnages a toujours été, au fil des siècles, une préoccupation constante, d’où l’impérieuse nécessité de leur entretien qui devait être effectué collectivement et aux mêmes moments de l’année.

BB

 


 

Au cours de l’Ancien Régime, les moines de l’abbaye de Saint-Acheul imposent l’ordre de curer et de faucarder les voies d’eau.

Au XVIIIème siècle, à l’aube de la Révolution, le mauvais entretien des canaux par leurs propriétaires amènera l’Intendant de Picardie, Bruno d’Agay, à prendre le 23 juillet 1772 une ordonnance pour le curage et l’entretien des canaux (Cf. fig. page suivante). Le 14 août 1779, une autre ordonnance sera prise par les officiers municipaux de la ville d’Amiens, portant règlement sur la Police de la Navigation des hortillonnages de la Haute-Somme (document signalé par J. Dufour, conservé à la BMA sous la réf. : catalogue histoire n°3793, tome I, n° 61 (1).

Sous la Révolution, suite à l’abandon des corvées, la situation est critique, les cultures sont abandonnées, les terres noyées.  Le 4 mai 1803, une première loi importante, la loi du 14-24 floréal an XI relative au curage des canaux et rivières non navigables et à l'entretien des digues qui y correspondent (2), servira de base aux textes législatifs qui suivront afin de mettre en place une organisation pour assurer les travaux nécessaires.

D’après Héricart de Thury, la Commission créée dans le cadre de cette loi existera encore en 1833, mais, dès 1810 n’aura plus qu’une faible action.  Aux environs de 1830, elle deviendra purement théorique (3)

Parmi les textes qui suivront, retenons tout particulièrement :

-          l’arrêté préfectoral du 9 décembre 1858 pris pour l’exécution de la loi du 14 floréal an XI : avec la formation d’une commission syndicale, la mise en place des opérations de curage et de faucardement, des travaux extraordinaires, l’organisation d’un service d’agents d’exécution et de surveillance, des mesures générales de police, le recouvrement des dépenses… (4). Cet arrêté sera précédé par un arrêté préfectoral en date du 3 juin 1858 qui portera sur la création du premier Syndicat « moderne » et efficace (imposant 2 curages par an, du 15 Mai au 15 Juin, puis du 15 Septembre au 15 Octobre) (5). J. Dufour précisera qu’en 1858, qu’aucun hortillon ne veut plus être directeur du Syndicat (Dufour Jean, 1937)

-          Le décret présidentiel du 27 janvier 1902 réglementant le curage et le faucardage des canaux publics des Hortillonnages avec création d’une commission exécutive, sur lequel nous reviendrons.

BB

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(1)      Cf. Dufour Jean, 1937

(2)    Cf sur le web le site : http://legilux.public.lu/eli/etat/leg/loi/1803/05/04/n1/jo

(3)    Signalé par J. Dufour (1937)

(4)    Signalé par J. Dufour (1937)

(5)    Signalé par Th. Rattel (1890) et J. Dufour (1937)


 

Il n'est pas inutile de retourner vers les anciens auteurs pour connaître comment nos aïeux étaient parvenus à assurer la gestion de nos hortillonnages. On ne sera pas surpris de constater que la gestion de l'eau au sein du site a été une préoccupation permanente au fil des siècles.

Nous reproduisons ci-dessous (diaporama)  un extrait de la publication de Jean Dufour (1937) qui nous éclaire bien sur le sujet.

BB


 

Se reporter à notre page : "ASCH" et suivantes  Lien non activé


 

Arrêté préfectoral du 3 juin 1858


Décret présidentiel du 27 janvier 1902

 

Suite aux problèmes rencontrés au niveau de la gestion des Hortillonnages, on notera qu'au début du XXème siècle, le dossier remontera au plus haut niveau de l'Etat.

Emile Loubet, président de IIIème République, signera le décret (inspiré de l'arrêté de 1858) pour préciser l'organisation adoptée notamment pour les travaux d'entretien du site (curage et faucardement.

Jusqu'à ce jour, ce décret n'a pas été abrogé...

BB

Voir également notre page : Archives. Décret de 1902  Lien non activé


Pour information : Note sur la loi GEMAPI

 

Après avoir pris connaissance de la publication portant sur une nouvelle compétence de la Gestion des Milieux Aquatiques et la Prévention des Risques d'inondations (GEMAPI), nous avions interrogé le président d'Amiens-Métropole sur l'éventuelle application d'une taxe qui aurait bénéficier d'une assiette très large permettant de prendre en charge les travaux d'entretien de nos Hortillonnages...

Notre questionnement est resté sans réponse...