DOCUMENT :

Fonds Macqueron (Bibliothèque d'Abbeville)

Pirogue gauloise trouvée dans les marais d’Estréboeuf (Somme) (1834)

Site Web : http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/visualisation.php?id=11116

Le nénuphar est parmi les plantes aquatiques vivaces les plus fréquentes et que l’on distingue le plus facilement dans les hortillonnages sur les vastes étendues d’eau stagnantes ou les petits cours d’eau à faible courant. Ses racines longues tiges se développent dans l’eau, seules apparaissent le limbe de leurs larges feuilles d’un vert olive, épaisses et luisantes, à la surface de l’eau, d’où émerge au bout d’un long pédoncule une petite fleur solitaire d’un jaune vif.

Le rhizome du nénuphar est utilisé en phytothérapie,  riche en tanins astringents et en nupharine, (un alcaloïde dont les propriétés anaphrodisiaques seraient connues depuis l’Antiquité). Il présenterait également  des propriétés analgésiques, antiseptiques et sédatives.

Nous rencontrons surtout dans le site le nénuphar jaune (Nuphar lutea), à la surface du contre fossé longeant le chemin de halage, dans les rieux comme à la surface des étangs. Le nénuphar blanc (Nymphaea alba) couvre de très grandes surfarces comme celles des étangs du Marais aux Boeufs à Camon.

Grâce aux études engagées par les administrations régionales (D.D.E., DIREN…) préalablement à l’élaboration d’un Plan d’Occupation des Sols, pour les communes d’Amiens, Camon, Rivery et Longueau, nous disposons de documents précis comme la situation de l’occupation des sols en 1981. L’organisation générale du parcellaire, la configuration et l’utilisation des terrains, la nature des occupants,  ont  ainsi été analysées finement.

Les auteurs de cette enquête ont distingué les occupations suivantes

·         Les cultures maraîchères (jardins potagers, vergers, pépinières)

·         Les jardins d’agrément

·         Les bois et les friches

Les hortillonnages constituent une véritable réserve ornithologique.

D’après Pierre-Jean Morvan et Françis Vignon, auteurs des premières recherches ornithologiques (menées dans les années 1970) l’analyse et l’interprétation des aspects qualitatif, quantitatif et dynamique des avifaunes nicheuses, hivernantes et migratrices ont permis d’établir un véritable bilan de santé des hortillonnages.

Ainsi sur 100 hectares prospectés (ce qui représenta 2 années et demie d’études), 105 espèces d’oiseaux furent observées (dont je vous épargnerai  la liste !). Les chercheurs insistent sur l’une des caractéristiques de ce dénombrement, à savoir la présence d’une soixantaine d’espèces nicheuses, ce qui, d’après eux, laisse supposer une large potentialité écologique de ce milieu.

Ils insistent également sur l’harmonieux mélange de trois types d’avifaune : urbaine, bocagère et palustre, qui témoigne de la richesse et de la diversité de la végétation.

- La dominance du moineau, du merle, du rouge-gorge et du troglodyte reflète un milieu fortement atteint par les activités humaines ;

- L’abondance des mésanges, grives, fauvettes, accenteurs, chardonnerets, bouvreuils et pinsons, reflète l’aspect bocager de la majeure partie du site

- La présence de bouscarles, rousseroles et de bruants des roseaux confirme l’aspect paludéen.

Par contre, la raréfaction du martin pêcheur serait due à la pollution et au développement des berges en béton ou en tôle ondulée qui interdirait sa nidification.

Accenteur:

Site Web : http://www.oiseaux.net/oiseaux/accenteur.mouchet.html

Bouscarle:

Site Web : http://www.oiseaux.net/oiseaux/bouscarle.de.cetti.html

Bouvreuil:

Site Web : http://www.oiseaux.net/oiseaux/bouvreuil.pivoine.html

Bruant des roseaux:

Site Web : http://www.oiseaux.net/oiseaux/bruant.des.roseaux.html

Chardonneret:

Site Web : http://www.oiseaux.net/oiseaux/chardonneret.elegant.html

Fauvettes:

Site Web : http://www.oiseaux.net/oiseaux/fauvette.des.jardins.html

Site Web : http://www.oiseaux.net/oiseaux/fauvette.a.tete.noire.html

Grives:

Site Web : http://www.oiseaux.net/oiseaux/grive.musicienne.html

Site Web : http://www.oiseaux.net/oiseaux/grive.litorne.html

Martin-pêcheur: 

Site Web : http://www.oiseaux.net/oiseaux/martin-pecheur.d.europe.html

Mésanges:

Site Web : http://www.oiseaux.net/oiseaux/mesange.charbonniere.html

Site Web : http://www.oiseaux.net/oiseaux/mesange.bleue.html

Pinson:

Site Web : http://www.oiseaux.net/oiseaux/pinson.des.arbres.html

Rouge-gorge:

Site Web : http://www.oiseaux.net/oiseaux/rougegorge.familier.html

Rousseroles:

Site Web : http://www.oiseaux.net/oiseaux/rousserolle.effarvatte.html

Site Web : http://www.oiseaux.net/oiseaux/rousserolle.turdoide.html

Site Web : http://www.oiseaux.net/oiseaux/rousserolle.verderolle.html

Troglodyte:

Site Web : http://www.oiseaux.net/oiseaux/troglodyte.mignon.html

Pour la culture des terres, l’hortillon avait à sa disposition tout un lot d’outils adaptés à des fonctions précises et que nos jardiniers contemporains ont gardés (en les allégeant !). Th. RATTEL (1890) nous en dresse une liste précise :

«La bêche, que les hortillons dénomment : louchet.

« La fourche en fer, que les hortillons dénomment fourchet.

« Le râteau. L’hortillon sérieux en possède plusieurs à dents plus ou moins rapprochées, et en varie l’emploi selon le travail.

« La ratissoire, appelée ici binette.

« La houe, qui tend à disparaître aujourd’hui.

« Le rouleau à main qui sert à tasser la terre après les semis.

« Le faucillon (vieille faucille) qu’on emploie pour les sarclages et qui évite de se meurtrir les doigts et les ongles.

« Le petit louchet qui s’emploie dans les défoncements très profonds lorsqu’on a affaire à un sol tourbeux. Cet instrument est d’ailleurs le même qui sert à l’extraction à sec des tourbes à brûler (Ces défoncements très profonds sont appelés par les hortillons : retournages).

« Le plantoir que tout le monde connaît et qui sert à repiquer les jeunes plants.

« Le cordeau. L’hortillon s’en sert trop peu. Il ne connaît guère les semis en lignes et cependant ils sont appelés à remplacer les semis à la volée. Cette méthode, sans diminuer la production, permet de sarcler plus facilement. Il y a économie de temps, partant d’argent »

Th. RATTEL (déjà cité) poursuit son inventaire par l’équipement destiné à l’entretien des rieux qui était à la charge de l’hortillon.

« La faucarde, qui est tout simplement une vieille faux sans monture. Elle sert à couper au fond de l’eau les herbes et plantes aquatiques. Chaque hortillon en a une.

« La grippe qui est un instrument en forme de rateau, mais avec trois ou quatre dents seulement de 0m.20 de longueur environ. A part le manche en bois, cet outil est tout en fer, il enlève les herbes et les plantes aquatiques qui sont sur le bord des terres. Il sert généralement en place de la faucarde lorsque l’eau est stagnante et qu’on veut avoir les racines des plantes qu’on cherche à détruire.

« La drague qui sert à enlever la vase de l’eau. Ce dragage a pour but : de maintenir la profondeur du cours d’eau, d’empêcher le bord de la terre qui touche à l’eau de s’ébouler, et cette vase sert d’amendement et d’engrais »

DOCUMENT:

Nous disposons, pour la fin du XVIIIème siècle, d’un inventaire précis des biens laissés, après décès, par un hortillon Nicolas Porcher. Outre une description de tous ses meubles et papiers personnels, nous trouvons une estimation « des grains et légumes et outils à usage d’hortillon » parmi lesquels 2 avirons et 4 perches, une pique, 7 fourches, 3 arrosoirs, 3 louchets, 86 mannes d’osier, 2 bateaux… (document daté des 6-7 mars 1772 conservé aux A.D.S. Cote: 1 B 2572, n° 24 à 36 )

Chaque maraîcher disposait d’un grand nombre de paillassons qu’ils fabriquaient généralement eux-mêmes avec de la paille et selon un procédé largement décrit par exemple dans le manuel pratique de la culture maraîchère de Paris (18XX). Ces paillassons, aux différents formats, servaient à protéger, contre le froid ou le soleil, les couches, les cloches comme les châssis.

Les maraîchers fabriquaient eux-mêmes leurs paillassons et selon une pratique bien éprouvée…

«  Sur un sol bien uni et en terre, on fixe de champ deux planches longues de 2 mètres et larges de 10 centimètres, parallèlement à 1 mètre 33 centimètres l’une de l’autre ; ces deux planches ainsi placées se nomment « métier à paillasson », et servent à en fixer la largeur. On divise l’intervalle qu’il y a entre ces deux planches en quatre parties égales, par trois lignes placées à 33 centimètres l’une de l’autre et aussi longues que les planches, et aux deux bouts de chaque ligne on enfonce solidement un petit piquet en bois de la grosseur du doigt, et qui offre une saillie de 4 centimètres au-dessus du sol : les 6 piquets déterminent la longueur qu’aura le paillasson, comme les planches latérales en déterminent la largeur ; ensuite on prend de la ficelle dite à paillasson, on la tend fortement d’un piquet à l’autre dans le sens longitudinal en la fixant aux piquets par une patte ou boucle. On a ainsi trois lignes de ficelle longue chacune de 2 mètres ; mais on n’a pas dû couper la ficelle à la boucle des piquets du bas du métier ou du côté où l’on doit commencer le paillasson, parce que l’expérience a appris qu’il faut juste le double de ficelle pour coudre le paillasson de ce qui est tendu en dessous ; ainsi, après la boucle faite, il faudra mesurer deux fois la longueur de la ficelle tendue, et ménager cette double longueur, ou 4 mètres avant de couper la ficelle ; cela apprend de suite qu’il faut 18 mètres de ficelle pour faire un paillasson de 2 mètres de longueur.

Les bouts de ficelle ménagés s’embobinent chacun sur un petit morceau de bois en fuseau long de 12 centimètres et dont nous allons voir l’usage.

Les ficelles ainsi tendues, on prend de la paille de seigle bien épurée, bien égluiée, on en pose un lit sur les ficelles, épais de 1 mètre 50 centimètres, en appuyant le pied de la paille contre la planche qui est de ce côté, on en pose autant de l’autre côté de manière à ce qu’elle se trouve tête bêche sur la première, on égalise toute l’épaisseur autant que possible ; ensuite on procède à la couture. Un ou deux hommes peuvent coudre en même temps un paillasson ; à se met à genoux au bas du métier où sont les bobines ; de la main gauche on prend une pincée de paille de la grosseur du doigt et on soulève en même temps la ficelle qui est en dessous ; de suite, avec la main droite, on passe la bobine à droite sous la ficelle tendue ; et on la retire à gauche en l’engageant on la faisant passer entre la pincée de paille et la ficelle de dessus pour former une maille ou un nœud coulant ; on reprend une autre pincée de paille, on refait un autre nœud, et tout cela avec moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Enfin, tout compris, un paillasson de 2 mètres de longueur sur 1 mètre 40 centimètres de hauteur revient à 50 c. » (Moreau J.G., DAVERNE J.J., 18XX)

On lira avec intérêt le mémoire universitaire de Ludovic Huriez (2000) sur ce thème dont un résumé est accessible sur le site signalé ci-dessous.

Site Web : .http://ludovic.huriez.pagesperso-orange.fr/html/page2.htm

On ne peut raisonnablement comprendre l’ingéniosité du système d’exploitation des marais par les premiers hortillons si nous ne nous attardons pas un moment sur le cadastre napoléonien qui nous offre entre autre avec une précision étonnante le type de parcellaire mis en place ici.

Tout au long du chemin de halage, nous pouvons observer une grande variété de passerelles, plus ou moins esthétiques, plus ou moins anciennes, enjambant le contre-fossé qui longe la Somme et qui permets aux propriétaires d'accéder à leur résidence.

Aujourd'hui, le site est devenu un véritable « patchwork » coloré et étonnant d’entités paysagères très contrastées.

Les terrains cultivés par les maraîchers côtoient les jardins potagers et les terrains de loisirs où peut dominer (trop souvent !) le gazon ; certaines parcelles sont ourlées de berges fleuries offrant une large palette de couleurs (récompensées par un concours très prisé). Dans les secteurs abandonnés, se développent une dense friche avec taillis et une grande variété d’arbres de hautes tiges (érables, chênes, tilleuls ... sans oublier les espèces qui prospèrent dans ces milieux humides comme le peuplier, l’aulne et bien entendu le saule…

"- Les zones cultivées offrent un paysage de champ ouvert, parsemé d’arbres isolés, ou groupés en bouquets, qui en rompent la monotonie et d’où surgissent çà et là un hangar maraîcher ou un abri de jardin                                            .

- Dans la zone des jardins d’agrément  au contraire la végétation foisonne, arbres, buissons, bosquets organisent l’intimité des lieux, dans un paysage bâti, fermé, isolé dans un dédale de rieux et d’étangs                                                 .

- L’horizon s’ouvre à nouveau grâce aux étangs, comme ceux du « Pré du Gouverneur » ou « de Clermont », ces vastes plans d’eau sont couverts de nénuphars parcourus de volatiles divers et autour desquels quelques huttes témoignent de la survivance de la chasse à la hutte, une activité qui appartient à la tradition picarde….

- Dissimulées parfois derrière d’épais rideaux d’arbres, comme au nord de Rivery, les franges urbaines réapparaissent à maints endroits, dévoilant l’envers du décor urbain, déroulant leurs cordons de maisons identiques des zones pavillonnaires de Camon par exemple"

la Fédération de la Somme pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique, dans le cadre d’un vaste programme de connaissance sur les peuplements piscicoles du département, enage régulièrement un recensement des espèces au niveau de la confluence de l’Avre avec la Somme. L’application d’une pêche électrique a permis le décompte suivant (informations fournies par Maryline Vernet, Fédération de la Somme pour la Pêche) :

Exemple de pêche électrique (20 septembre 2011)

Nombre d’individus recensés : Anguille (Anguilla anguilla) : 24 ; Chabot (Cottus gobio) : 4 ; Lamproie de planer (Lampetra planeri) : 1 ; Perche (Perca fluviatilis) : 38 ; Gardon (Rutilus rutilus) : 24 ;  Rotengle (Scardinius erythrophtalmus) : 9 ; Brochet (Esox lucius) : 4 ; Lamproie (L.amproie sp) : 1 ; Tanche (Tinca tinca) : 1 ; Perche soleil (Lepomis gibbosus) : 1 ; Grémille (Gymnocephalus cernua) : 9

On aura donc noté une assez grande diversité des espèces dans ce secteur des hortillonnages. La perche, le gardon et  l’anguille tiennent une place dominante ; une situation particulière si nous la comparons aux recensements effectués dans les autres lieux de pêche électriques réalisés dans la Somme et ses principaux affluents

Article de Chrispohe Berger dans le  Courrier Picard en date du 11. 08 2015

" Depuis plus de cinq ans, le rieu de la petite Avre, longeant la rue Haleine-Ridoux, est à l’état d’abandon, à la grande exaspération des riverains. Et les budgets manquent.

Les riverains de la rue Haleine-Ridoux dans le quartier La Neuville se demandent quand le rieu de la petite Avre, qui borde leurs habitations, aura droit à des travaux de dévasement et de faucardage. La végétation, les alluvions, les herbes, etc. ont pris possession de ce cours d’eau. À tel point qu’il n’y a même plus de courant.

«  Les cours d’eau du côté de Camon sont entretenus car ils sont considérés dans les hortillonnages. Mais de notre côté, on ne dépend même pas de la Métropole. C’est du ressort de la DREAL (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement de Picardie), mais rien n’est fait depuis belle lurette  », se plaint Gérald Deudon, un riverain.

Une étude engagée en 2009

Il se souvient encore que par le passé, l’association de sauvegarde des Hortillonnages venait curer les lieux deux fois par an. C’était il y a bien longtemps.

Ce particulier s’était déjà rapproché de la DREAL en 2010 pour dénoncer l’absence d’entretien. Il lui avait été répondu qu’une étude visant à définir un plan de gestion avait été lancée sur 10 ans. «  Cette étude réalise dans un premier temps un diagnostic, ensuite elle définit un programme de travaux de rattrapage et d’entretien, compatible avec le respect des milieux  ». Cette étude engagée fin 2009, sur l’Avre, la petite Avre et quelques rus des hortillonnages, devait aboutir à l’automne 2010 à la définition du programme de travaux. Les travaux étant prévus courant 2011, avec un entretien prévu pour dix ans.

En 2015, la situation n’a guère évolué. Et la DREAL n’a que peu de perspectives sur l’avenir : «  Un programme d’aménagement et d’entretien des rieux domaniaux a été approuvé fin 2014 (…). En ce qui concerne la petite Avre, des travaux de dévasement et de faucardage sont prévus. Néanmoins, les opérations envisagées dépendent de l’état d’avancement des travaux des autres parties domaniales et du budget disponible pour l’ensemble des travaux  ».

Pas plus de détails concernant le lancement du chantier. Les riverains s’impatientent. «  On paie quand même une taxe pour le curage des rieux publics ainsi qu’une taxe pour notre parcelle. En échange, on a droit à rien, si ce n’est qu’on nous oblige à entretenir notre rive. Mais il faudrait en même temps faire le nécessaire pour curer. Car si on continue ainsi, c’est le cours d’eau qui va disparaître  ».

 Charles Pinsard né à Amiens, conducteur des Ponts et Chaussées et architecte, nous a laissé plusieurs travaux historiques sur la ville d’Amiens et notamment plusieurs dessins et plans pour la période de 1890 à 1910,  consultables à la B.M. d’Amiens ou à la BNF (73 volumes).

Parmi les plans d’Amiens* publiés par cet auteur (milieu du XIVè, milieu XVè, milieu et fin XVIIIè), le plan de la ville  dressé en 1858, avant les aménagements de Saint-Pierre*, mérite notre attention. Nous avons une assez bonne représentation de l’étendue des hortillonnages*, tout au moins pour la partie s’étendant sur la commune d’Amiens                                                            

La place Parmentier telle qu'on peut la voir aujourd'hui, entre le canal de la Somme et l'alignement des bâtiments dont ceux de l'ancienne usine de chaussures Hunebelle, a été aménagée à la fin du XIXème siècle (vers 1880), entraînant la destruction des constructions qui existaient le long du quai.

Les Hortillons venaient y écouler leurs productions amenées dans leurs barques à cornet trois fois par semaine (voir "Marché sur l'eau").

Cette place accueille encore aujourd’hui, chaque samedi matin, un petit marché  que les Amiénois appellent toujours « marché sur l’eau» et où les dernières familles d’hortillons écoulent leurs productions.

Si ce lieu a conservé sa physionomie d’antan, avec sa place ombragée par deux lignes de marronniers, au bord de la Somme, face au quai Bélu, les alignements d’étals chargés de fruits et de légumes ont remplacé les grandes mannes d’osier de jadis placées à même le sol ...

Nous disposons de nombreuses représentations de la ville d'Amiens accessibles principalement dans les fonds documentaires numérisés des archives départementales de la Somme, le Fonds Macqueron de la Bibliothèque d'Abbeville, ou encore de la Bibliothèque Nationale (Gallica).

Nous en proposons ci-après une sélection.

DOCUMENTS :

1. Plan de P. Viénot, architecte, 1893 (Source A.D.S. Cote DA 2912/9) -

Site : http://archives.somme.fr/ark:/58483/a011437573816DsG8P4/1/1

2. Plan 1867-1889  (Source A.D.S. Cote DA 2912/76) -

Site : http://archives.somme.fr/ark:/58483/a011437573816BYyFL2/1/1

3. Plan 1855 (Source A.D.S. Cote DA 2912/80) -

Site : http://archives.somme.fr/ark:/58483/a011437573816U70HoY/1/1

4. Plan 1810-1830 (Source A.D.S. Cote DA 2911/2) -

Site : http://archives.somme.fr/ark:/58483/a011437573816PbLnBm/1/1

5. Plan 1850 (Source A.D.S. Cote DA 1933/97) -

Site : http://archives.somme.fr/ark:/58483/a011437573816rZBrVa/1/1

6. Plan 1835 (Source A.D.S. Cote DA 1933/85bis) -

Site : http://archives.somme.fr/ark:/58483/a011437573816Asxbqe/1/1

DOCUMENTS :

Fonds Macqueron (Bibliothèque d'Abbeville)

1. Amiens. Plan de 1700

Site Web : http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/visualisation.php?id=5448

2. Amiens. Vue cavalière (1757)

Site Web : http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/visualisation.php?id=5437

3. Amiens. Plan de 1848 (L. Duthoit)

Site Web : http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/visualisation.php?id=5400

Sur les rives de la Somme et du contre-fossé, sur les berges des parcelles et des étangs, à la surface ou sous l'eau, nous trouvons un large cortgège de plantes aquatiques.

On distingue cinq groupes de plantes :

- les plantes de berge : elles constituent une zone "humide" dans laquelle se plaisent les myosotis bleus et roses, les iris jaunes (Iris pseudacorus), les gunneras tout en  feuilles, la discrète prêle, les envahissants populages (Caltha palustris) et lysimaques, tous deux aux belles fleurs jaunes...

- les plantes semi-aquatiques : elles poussent dans 20 cm d’eau comme les joncs, le roseau commun, la curieuse massette (Typha latifolia)…

- les plantes enracinées dans les profondeurs : ce sont les nénuphars et lotus aux multiples couleurs qui servent à la fois de plongeoirs aux grenouilles et de parasols aux poissons, la pesse d'eau (Hippuris vulgaris), le Pontederia cordata avec, en été, ses grands épis de fleurs bleues ou la sagittaire (Sagittaria sagittifolia), aux feuilles aériennes et flottantes en forme de fer de lance, la vanille d’eau (Aponogeton)…

- les plantes "nageantes" : elles flottent à la surface de l’eau, comme les jacinthes d’eau et laitues d’eau. Ce sont les plantes qui vont décorer le tour du plan d’eau.

- les plantes immergées, dites "oxygénantes" : elles vivent sous l’eau et aident à l’équilibre du bassin en fournissant de l’oxygène, comme les élodées, myriophylles, potamots… (Source: site réf. ci-dessous)

Site Web : http://www.pratique.fr/plantes-aquatiques.html

Nous disposons de nombreuses illustrations de ces principaux ponts pour le XIXème et le début du XXème siècle à commencer par celles des frères Duthoit.

DOCUMENTS :

Fonds A. et L. DUTHOIT

Pont Baraban

Site Web : http://archives.somme.fr/ark:/58483/a011353927001E3Wxp0/1/1

Pont des Majots

Site Web : http://archives.somme.fr/ark:/58483/a011353927001xihhrf/1/1

Pont Ducange

Site Web : http://archives.somme.fr/ark:/58483/a011353927001ei3VTb/1/1

Fonds Macqueron (Bibliothèque d'Abbeville)

Pont Baraban (L. Duthoit, 1826)

Site Web : http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/visualisation.php?id=5371

Pont Ducange (Extrait des "Voyages pittoresques dans l'ancienne France" par le baron Taylor)

Site Web : http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/visualisation.php?id=5377

Pont Ducange (L. Duthoit, 1824)

Site Web : http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/visualisation.php?id=5376

Passage obligé pour les barques se dirigeant vers le quai où seront débarquées les productions maraîchères lors du célèbre marché sur l'eau.

Si nous retrouvons aujourd'hui l'allure générale de la place du Don, telle qu'elle se présentait au XIXème siècle comme de nombreux documents nous le témoignent, le port du Don quant à lui a subi de notables modifications.

Les deux illustrations contemporaines ci-dessous datés de la 2ème moitié du XIXème en attestent. La photographie de 1880  est tout particulièrement intéressante. 0n y voit au premier plan un bâteau qui semble être en construction, vraisemblablement par l'entreprise dont l'atelier était implanté à l'emplacement qui sera occupé, plus tard, par le restaurant des Marissons.

DOCUMENTS :

Fonds de la Société des Antiquaires de Picardie :

Port d'Amont. Plaque de verre de Chenu (1900-1910) (Cote 14 FI 61/37)

Site Web : http://archives.somme.fr/ark:/58483/a011353927002Z0x4LO/1/1

DOCUMENTS :

Fonds Macqueron (Bibliothèque d'Abbeville)

Vue d'Amiens au XVIIème siècle (cipie exacte de l'original...)

Site Web : http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/visualisation.php?id=5463

Dans le prolongement de la rue du Don, parallèle à l'un des canaux bordé de maisons traditionnelles nous trouvons la place du Don qui débouche sur le port en amont de la ville.

Ici,  la large Somme se divise en plusieurs bras  qui concouront à donner à la ville d'Amiens cette topographie particulière, traversée par des canaux au long desquels ont pu se développer des activités multiples avec la présence de nombreux moulins.

DOCUMENTS :

Fonds A. et L; DUTHOIT

Port du Don

Site Web : http://archives.somme.fr/ark:/58483/a011353927001In3Zux/1/1

Le potager dans son appellation actuelle est né au XVIIe siècle, le potager étant le lieu où l’on cultive les aliments "pour le pot". Mais la culture vivrière est, elle, bien évidemment plus ancienne, puisque certaines variétés sont jardinées depuis des siècles voire des millénaires…

Le capitulaire de Villis: Document officiel daté de la fin de VIIème ou du début du VIIIème siècle par lequel Charlemagne liste centaine de plantes, arbres, arbustes ou simples herbes dont la culture est ordonnée dans les jardins royaux

Site Web : http://www.arehn.asso.fr/centredoc/livres/combles/combles.html

Fernand POULET, qui résidait rue de la Dodane, est ce personnage haut en couleurs que les hortillons ont encore en mémoire. Dénommé le "sans bras" ,  il n'avait plus qu'un bras, ce qui apparemment ne le gênait guère pour remonter le cours de la Somme, le long du chemin de halage, avec les barques vidées de leurs contenus à la fin du marché sur l'eau.

Site Web : http://www.leshortillonnages.com/quelques-personnages-du-passe/

BIBLIOGRAPHIE :

AGRICOLA, FOUQUET, BERGEON, LEPAGNET (1984). Amiens… son marché sur l’eau. Plaquette illustrée éditée par Le Courrier Picard et le Crédit Agricole

CAUCHETIEZ Robert XXXX

DOCUMENT

« Une gravure conservée aux Archives départementales de la Somme (réf. 1 Fi 24) représente l’arrivée de la duchesse de Berry, à l’île du Pré-Porus, à la suite de l’inauguration des travaux du canal de la Somme par le duc d’Angoulême, à Amiens, le 31 août 1825.

La duchesse de Berry, reçue par le maire en face du pont Saint-Michel, prend place dans l’embarcation qui la conduit à l’écluse Saint-Maurice où les autorités de la ville et du département l’attendent sous un arc triomphal décoré des écussons de France et de Naples. Mgr de Chabons bénit l’écluse qui prend le nom d’écluse Caroline en l’honneur de la princesse. Le programme de la fête prévoit une excursion nautique jusqu’à la borne de Camon.

Une flotille de quatre-vingts embarcations pavoisées de drapeaux blancs et de flammes multicolores ainsi qu’une députation d’hortillons dans une longue barque coiffée d’un dôme de verdure entremêlée de légumes accompagnent la barque qui porte la duchesse de Berry. Une tente est dressée au Pré-Porus où un chœur de musiciens entonne une cantale en son honneur » (A.D.S. P.61).

DOCUMENTS :

Photographie d'une boite de camenbert fabriqué en Picardie, étiquette représentant un village picard et, au premier plan, une barque à cornet, 1930-1960 (Source A.D.S. Cote 2 FI 9993) - Site : http://archives.somme.fr/ark:/58483/a011261413626DlPvZZ/1/1

Comme nous pouvons l’observer sur les clichés , des palissades de joncs et de roseaux (« les « radeaux ») sur une armature de troncs d’osier vif et de fils de fer assuraient la protection des cultures. Leur disposition est le plus souvent la marque sur le sol de l’orientation des vents les plus redoutables et les plus fréquents… Elles abritent par exemple des vents froids du Nord et du Nord-Est…

«  Quand ch’veint d’ech Nord il souffle, el’salade est cuite » dira l’hortillon... (J. Dufour, 1937)

Inauguration du Quai Bélu

Site Web : http://www.ina.fr/video/RCC9008053624

DOCUMENTS :

Photographie de l'habitat et des commerces, avec enseignes, le long du quai, 1870-1880 (Source A.D.S. Cote 35 FI 1125) -

Site : http://archives.somme.fr/ark:/58483/a011353927004opd9Xg/1/1

DOCUMENTS :

Fonds de la Société des Antiquaires Picardie:

Rue de la Queue de vache. Plaque de verre de Chenu (1902) (Cote 14 FI 65/54)

Site Web : http://archives.somme.fr/ark:/58483/a011353927002EmEz6T/1/1